samedi 8 septembre 2012

Challenge Destins de Femmes #2: Joyce Carol Oates, Zarbie les Yeux Verts.




Bonjour à tous!

Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma deuxième participation au Challenge de Tête de Litote, Destins de Femmes. Avant de commencer à vous parler du livre que j'ai lu pour l'occasion, je tenais à vous remercier, car vous êtes de plus en plus nombreux sur le blog, et j'en suis très touchée! N'hésitez pas à rejoindre la page Facebook aussi, vous y trouverez du contenu que j'espère intéressant!





Pour ma deuxième participation à ce challenge, j'ai décidé de vous parler d'un roman que j'ai choisi un peu par hasard dans ma librairie, Zarbie les Yeux Verts de Joyce Carol Oates. Ma mère m'avait déjà parlé de Joyce Carol Oates, et j'étais intriguée, bien décidée à découvrir son oeuvre. Le titre a attrapé mon oeil, ainsi que la couverture, montrant une fille, assez floue, rousse, dont la seule chose vraiment définie est sa main. Sans vraiment me pencher sur l'histoire, j'ai ouvert ce livre, que j'ai lu d'une traite! J'espère vraiment vous donner envie de découvrir ce roman, une excellente découverte pour moi!




Résumé: 
Francesca, alias Franky, est la fille de Reid Pierson, un ancien sportif très populaire reconverti en commentateur sportif, et de Krista. Elle vit avec sa soeur Samantha et son demi-frère Todd à Seattle, et s'apprête à rentrer au lycée. La vie est belle pour la famille. Un soir, alors qu'elle est dans une fête, un garçon plus âgé qu'elle tente de la violer. Avec une énergie qu'elle ne soupçonnait et dont elle ne se savait pas capable, Franky se défend; le garçon, paniqué, la surnomme "Zarbie les Yeux Verts".

(la couverture américaine, où les yeux de l'héroïne attire le regard du lecteur)


Mais, peu à peu, des tensions apparaissent dans le couple de ses parents: sa mère, qui ne supporte plus de faire la potiche auprès de son père dans des soirées entre gens de la haute, où personne ne la remarque, où on la dédaigne. Son rêve: devenir artiste, un rêve que son mari ne partage pas. Malgré tout, elle passe de plus en plus de temps dans un petit bungalow qui lui sert d'atelier. La famille se fracture lentement: le grand frère est parti pour ses études, les parents se croisent dans la grande maison où ils vivent. D'un côté, Franky écoute son père qui critique, violemment, son épouse, et en veut à sa mère, cette mère qui l'abandonne; mais de l'autre, Zarbie sent bien que la situation et les apparences ne sont pas forcément pas ce qu'elles ont l'air d'être...

Franky et Zarbie, l'histoire d'une évolution.
Bien plus qu'une histoire familiale, Joyce Carol Oates nous raconte ici l'évolution d'une jeune adolescente, Franky, qui cherche son identité.

Zarbie est le nom que Franky donne "affectueusement" à cette nouvelle partie d'elle qui la pousse à ne pas se laisser faire, à ne pas tout accepter, à se rebeller, à devenir maîtresse d'elle-même, une partie qu'elle cherche parfois à repousser, mais qu'elle accepte de plus en plus...

(photo trouvée sur le net. Le nouveau reflet que le miroir renvoie à Franky lui plaît, et lui fait peur en même temps...)


Dès le premier chapitre, on comprend que Franky est une adolescente qui se cherche: dans une fête avec des gens plus âgés qu'elle, elle est ravie d'arriver à attirer un beau garçon. Une quête du regard et de l'approbation qu'on retrouve à de nombreuses reprises dans le roman, en particulier face aux personnages masculins, une quête typique de l'âge adolescent. L'écrivain cherche à nous montrer la fracture qui se provoque à l'adolescence: notre héroïne est d'une part Franky, la fille qui écoute son père, le suit coûte que coûte, et d'autre part Zarbie, qui voit plus loin, une marque de rébellion, de la "femme" qui se libère de plus du joug de son père et aspire à la liberté que cherche sa mère. L'autorité de son père représente pour elle, malgré la peur qui lui inspire, la sécurité d'une famille, face à la vie de bohème de sa mère. 

Ce roman est composé de plusieurs escalades, qui créent la tension de l'histoire: l'escalade de Franky dans l'adolescence, l'escalade de l'emprise du père sur ses enfants, et surtout sur ses filles, et parallèlement à celle-ci une escalade de la violence. Plus Zarbie se manifeste, plus son père se montre violent avec elle. On le voit par exemple lors du chapitre sur le 4 Juillet. Et plus sa mère cherche la liberté, plus les mensonges se multiplient, plus Franky s'éloigne consciemment de sa mère...

(Joyce Carol Oates a particulièrement travaillé son héroïne)


Joyce Carol Oates a essayé (avec succès, je trouve) d'installer une tension toujours croissante. Du coup, elle privilégie vraiment son personnage à son histoire: certains trouveront certainement l'histoire banale, mais on ne peut pas faire l'impasse sur le personnage de Franky. Sans nous trouver dans la même situation qu'elle, nous avons tous eu, à l'adolescence, cette sensation qu'une partie de nous veut à tout prix rester en enfance, alors qu'une autre cherche à nous faire ouvrir les yeux sur la réalité des choses, même les plus dures.

Je vous conseille donc ce livre, non pas pour l'histoire, intéressante, mais pour Franky, une héroïne intéressante. J'ai beaucoup aimé la façon de dépeindre l'adolescence de Joyce Carol Oates. Je vous donne rendez-vous en Octobre pour ma troisième lecture de ce Challenge, et en attendant, sur le blog, avec d'autres articles!

AnGee Ersatz*

2 commentaires:

  1. Excellente critique AnGee, elle me donne certainement envie de lire ce livre. Merci! j'ajoute de suite à ma WL !

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  2. Je suis contente :) j'espère que ce livre te plaira autant qu'à moi!!

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